Jean-Paul Hermant Architectes

Biplan

Construction d'un habitat groupé de six logements - éco-construit et passif
ConstructionEco-construction passive
ProgrammeHabitat groupé de 6 logements
PhaseProjet réalisé 2010
Maître d'ouvragePrivé
ISRoger Wagschal
TSEcorce sprl
Surface700m²
DistinctionsBâtiments exemplaires IBGE 2008

Ce projet, résultat de 20 années de progressions personnelles écologiques, a été imaginé en 2006, inauguré en 2010, à une époque proche mais où les exigences énergétiques n’étaient pas encore ce qu’elles sont aujourd’hui. Et pourtant cet habitat groupé de six appartements de qualité architecturale soignée, obtient des performances environnementales très élevées grâce au choix de l’écoconstruction et du standard passif.


 
_ Projet
 
Habitat groupé et consommation responsable
L’idée de l’habitat groupé s’est imposée à nous au moment où il a fallu choisir l’affectation de l’unique pièce située au 3ème étage : soit une chambre en duplex liée à l’appartement du 2ème gauche, soit un petit studio … Et puis une toute autre solution est apparue : pourquoi ne pas proposer une chambre commune à l’ensemble des appartements ? À partir de cette logique, d’autres espaces partagés se sont intégrés d’eux-mêmes : buanderie, potager et terrasse jardin sur le toit, cave commune, cellier au sous-sol, gestion des déchets et compost, jardin, espace polyvalent (orangerie), rangement pour vélos, …

 

L’habitat dans le quartier étant peu dense et les moyens de communication abondants (Cambio, bus, tram…), l’administration nous a dispensés de l’obligation de prévoir des parkings à l’intérieur de la parcelle. Pas d’ascenseur non plus : d’une part il y a peu d’étages à desservir, d’autre part cette décision correspond à notre souci de limiter les dépenses énergétiques. Ces options correspondent au profil des propriétaires recherchés. Ceux qui ont adhéré au projet du Biplan ont une conception « douce » de la consommation d’énergie et des déplacements.

 

Quant au choix du terrain, il s’est imposé par son faible coût au nord de Bruxelles. même si ce choix a évidemment eu des conséquences sur les prix plus bas pratiqués au moment de la vente.  La composition de l’ensemble est basée sur une hauteur de 3 à 4 niveaux s’intégrant aux constructions voisines, sur un traitement de façades morcelées par la présence de balcons ou de retraits pyramidaux d’étage en étage et sur un tout partiellement recouvert de végétation. Ces caractéristiques sont autant de moyens pour construire en respectant une échelle humaine.

 

Circulation
La propriété communique avec deux rues (Biplan et Jardins Potagers). Entre les deux, horizontalement, un hall/sas traverse le bâtiment. Verticalement l’escalier principal dessert les six logements et permet d’accéder à la toiture commune.

 

La façade végétalisée
L’espace initialement minéralisé pavé compris entre le bâtiment et la bordure de la voirie (jusqu’à 4m) était trop large par rapport au faible passage piétonnier. La Commune nous a autorisé à le transformer partiellement en espace vert en conservant un trottoir de 150 cm de large.

 

Les balcons du 1er et du 2ème étage sont réalisés en ossature métallique. Elle supporte, telle une 2ème peau, une structure en bois sur laquelle se développe une végétation, à feuilles caduques plantée au rez en pleine terre, qui protège naturellement l’immeuble des surchauffes pendant l’été et filtre le contact visuel et physique entre l’intérieur et l’extérieur des logements.

 

A l’arrière du bâtiment, la plupart des terrasses sont construites en retrait les unes par rapport aux autres sur le volume construit du dessous. Une structure métallique légère encadre le volume de ces terrasses et supporte une végétalisation couvrante qui a pour vocation de réguler les apports solaires tout en structurant les amenées de lumière nécessaires.

 

Une façade végétalisée de ce type présente un inconvénient pour l’architecte : il est impossible de fournir aux propriétaires un bâtiment totalement achevé. La façade continuera à évoluer à travers les années suivant la sensibilité du propriétaire et le soin qu’il peut porter à cette végétation. Si la végétation arrive à une belle maturité, on pourra obtenir encore plus complètement un achèvement de la composition architecturale adaptée tant en façade à rue que côté jardin à un parfait respect de l’échelle humaine. Avec les plantes grimpantes à feuilles caduques, l’aspect des façades varie aussi en fonction des saisons. Enfin, les façades végétalisées diminuent l’impact visuel des constructions humaines.

 

Pourquoi avoir réalisé un bâtiment passif ? En 2008, le calcul de rentabilité de la construction passive du projet ne laissait planer aucun doute : baisse du prix des châssis à triple vitrage, primes passives, présence déjà prévues de coulisses techniques nécessaires à l’étanchéité à l’air qu’il a suffi d’isoler … avec, au total, un prix de construction inchangé. Un tel calcul ne donnerait plus les mêmes résultats aujourd’hui sans les primes.
Quant aux matériaux écologiques, cela fait vingt ans que nous les utilisons !